Essai. GPS « moto » TomTom Rider 550 : une bonne idée qui ne tient pas ses promesses

Essai. GPS « moto » TomTom Rider 550 : une bonne idée qui ne tient pas ses promesses

10 novembre 2019 7 Par JusDorange


Avec lui, vous serez toujours sur le bon chemin, mais rarement sur la bonne route !

Cela fait bientôt un an que je m’use les nerfs avec un GPS TomTom 550 rider, surnommé Rantanplan tant il ne fait rien de ce qu’on attend de lui lorsqu’on est un motard baroudeur. Sur le papier, ce TomTom se disant conçu pour les motards promet la lune, mais il est loin, très loin de tenir ses promesses.

La très bonne idée de ce GPS est de permettre de privilégier des parcours sinueux. Et de profiter d’un mode « virée » qui propose une boucle avec un chemin différent au départ et au retour. Pour cela, le GPS est synchronisé à un compte utilisateur et une application pour Iphone ou Androïd.

Pour créer un parcours d’après l’application, c’est très simple : il suffit de choisir une destination puis de sélectionner son niveau de difficulté Virages et Montagne (montées et descentes) de niveau 1 à niveau 3.

L’application calcule un itinéraire aller-retour puis vous propose de le synchroniser avec votre GPS. Sympa, non ? Sauf que le parcours, une fois arrivé dans le GPS, n’est plus du tout celui qui est proposé par l’application. Une fois dans le GPS, la destination est calculée selon les paramètres du GPS – et non plus ceux de l’application. Or, le GPS ne propose par autant de niveaux de difficultés de routes que l’application.

Dans ses paramètres, le GPS propose le choix entre les itinéraires le plus court, le plus rapide, écologique ou sinueux. Sauf que le mode sinueux est en fait un mode très sinueux (virage niveau 3), qui vous fera souvent prendre des routes à la limite du carrossable et plutôt éprouvantes, même pour un motard expérimenté. Les autres modes vous enverront sur des grandes routes et des nationales sans grand intérêt.

Retour aux cartes papier

Ce défaut dans le routage est constaté tant en utilisant l’application qu’en passant par le site internet MyDrive. J’ai douloureusement éprouvé cette faiblesse du système lors d’un voyage en Italie, l’été dernier, où le GPS m’a fait passer par des routes de village pourries sur des dizaines et des dizaines de kilomètres, alors que pour réaliser le même trajet, on pouvait emprunter de meilleures routes locales et régionales. Ce jour là, j’en ai tellement eu marre de Rantanplan que je suis revenu aux bonnes vieilles cartes papier !

La mise à jour du logiciel a récemment ajouté deux types de parcours : cycliste et pédestre. Intéressant pour un GPS qui se dit « motard » ! Quant au parcours écologique, je n’en ai pas vu ni l’intérêt (sinon pour la bonne conscience bobo-écolo), ni la différence avec les autres tracés.

On peut contourner ce « bug » du système en préparant sa balade via une autre site internet, genre moto-trip.com, puis en exportant le fichier .gpx du site vers MyDrive (par internet, car cela ne fonctionne pas avec l’application ?). Il ne reste alors qu’à synchroniser avec le GPS pour que la balade apparaisse dans le menu « Mes parcours ».

Mais ne jetons pas le bébé avec l »eau du bain. Car on n’est pas obligé de passer par l’application ou le site pour « monter » une balade. On peut le faire directement par le GPS en suivant le menu assez intuitif. Lorsqu’on sélectionne « prendre un parcours à sensation », il faut ensuite cliquer (avec le doigt) sur la carte à l’endroit où l’on veut aller ou définir, avec le clavier virtuel, la destination.  Et là on retrouve bien nos six niveaux de difficulté (3 niveaux virages et 3 niveaux montagne). On peut même ajouter des étapes ou des points de passage.

Le GPS propose aussi – ce qui n’est pas mal – de rejoindre les stations essence les plus proches en cas de besoin. Des stations qui seront aussi indiquées tout au long de l’itinéraire. Il contient de plus une bonne base d’hôtels et restaurants. Autre option intéressante : l’info trafic lorsque le GPS est connecté à un smartphone. En cas de bouchons, le GPS va proposer un itinéraire bis, tout en indiquant le temps pouvant être gagné. Avec Androïd, cela peut passer par le Bleuetooth, mais cette option ne fonctionne pas avec les iPhone, qui devront être connectés en wifi. Autre limite : l’alerte radar mobile, qui souffre d’un manque d’usagers pour les signaler de façon fiable.

En conclusion ? Ce GPS promet beaucoup, mais ce qui est dommage, c’est que la fonction qui intéresse le plus le motard en virée (la planification d’itinéraire par l’application) ne fonctionne pas.

Il fait penser à ces produits mis sur le marché trop tôt, alors qu’ils ne sont pas tout à fait aboutis. L’application ViaMichelin propose ainsi un itinéraire « découverte », qui mélange routes typiques et patrimoine. C’est peut-être tout simplement cela qui manque à ce Tomtom ? En tout cas, en l’état, nous ne vous en conseillons donc pas l’achat.

On aime

  • la rapidité de la mise en route
  • les mises à jour cartographiques gratuites à vie
  • la couverture cartographique mondiale
  • la bonne visibilité des informations en route.
  • la bonne tenue de la batterie

On n’aime pas

  • le manque d’aboutissement de l’interface « itinéraires »
  • l’absence d’un mode « découverte »
  • les difficultés de liaison Bluethooth avec les iPhones
  • la fixation sur la moto (avec un GPS difficile à enlever de son support)
  • le prix (499,95€ dans sa version premium, 399,95€ version classique)
  • Un SAV qui se contente de réponses toutes faites.